Laurent DE LA HYRE (1606-1656)
Laurent de La Hyre est né à Paris en 1606. Il apprend la peinture auprès de son père Étienne de La Hyre, un peintre assez connu dont le principal « fait de gloire » est d’avoir été demandé à la cour des rois de Pologne.
Entre 1622 et 1625, il étudie ensuite au château de Fontainebleau en recopiant les œuvres de grands peintres qui s’y trouvent, comme Le Primatice. À Paris, il est également brièvement l’élève du peintre lorrain Georges Lallemant, dont il héritera d’un certain maniérisme.
Les premières années
Laurent de la Hyre reçoit sa première commande importante en 1630 des Capucins des Marais du Temple pour la chapelle Saint-François. Ce travail lui vaut d’autres commandes par la suite, essentiellement pour des compositions religieuses. Il commence alors à acquérir son propre style, s’éloignant de l’école de Fontainebleau. Son dessin est maitrisé mais sec, les couleurs sont claires. Son clair-obscur est assez élaboré.
En 1639, le Cardinal Richelieu lui commande trois peintures mythologiques pour la salle des gardes du palais du Cardinal. La cathédrale Notre-Dame de Paris fait également partie de ses commanditaires.
Le peintre de l’Arcadie
Dans les années 1640, son art devient plus savant et classique avec un souci réel pour le réalisme et la précision des détails. À cette époque, l’artiste est surtout célèbre pour ses peintures de paysages imaginaires avec des décors architecturaux puisés dans les modèles de l’Antiquité. Les ruines sont reproduites avec grand soin et précision, jusque dans la texture de la pierre et les jeux d’ombre et de lumière sur les différentes surfaces. La nature devient le reflet de l’Arcadie antique, à l’opposé des paysages très réalistes des peintres hollandais contemporains.
Si Laurent de la Hyre s’intéresse très tôt au paysage et à la nature, il peint aussi des scènes mythologiques, des sujets allégoriques et des compositions religieuses. Il élabore également des cartons de tapisseries pour la manufacture des Gobelins.
Un peintre établi et reconnu
C’est sans doute pour toutes ses qualités techniques et sa production abondante que Laurent de la Hyre, à la création de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture en 1648, fait partie de la liste des « Anciens » (les 12 membres fondateurs) et devient professeur dans cette institution très prisée. Il mourra en 1656 à Paris.
2. L. de La Hyre, Allegory of Music, 1649 (New York, The Metropolitan Museum of Art).
Bibliographie
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- 1964, La peinture française : de Le Nain à Fragonard (Peinture, couleur, histoire), Genève : 57-58
Cet artiste est exposé dans le cadre de notre exposition « Une promenade picturale de Dürer à Tiepolo. Quartiers d’été du Musée d’Ixelles ». Plus d’informations ici.