Collection
Marche-en-Famenne et le maître sculpteur de Waha
Actif dans la région de Marche-en-Famenne, le maître du retable de Waha, ou « maître de Waha », est l’un des sculpteurs les plus représentatifs et les plus émouvants du style gothique tardif. Quatre œuvres, attribuées au maître ou à son atelier, sont à découvrir dans notre parcours de sculptures de la fin du Moyen-Âge et du début de la Renaissance : le retable de Belvaux (ou retable de l’Enfance et de la Passion du Christ) ainsi que le statues du Christ en Croix, de saint Jacques le Majeur et de saint Clément.
À ne pas manquer
Vers 1530-1535 (coll. Fondation Roi Baudouin, inv. n°76)
Retable de Belvaux
Ce retable sculpté et polychromé, provenant de Belvaux-sur-Lesse, siégeait à l’origine sur le maître-autel de la chapelle Saint-Laurent. Classé comme « Trésor » par la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2019, il représente des scènes de l’Enfance et de la Passion du Christ.
Cette oeuvre exceptionnelle et unique en son genre copie, dans un format réduit et au travers d’un style rural propre, les grands modèles anversois du début du 16e siècle. Le style des figures sculptées – à l’état de conservation et à la polychromie remarquables – témoigne du souci du maître de Waha d’émouvoir les fidèles, tout en leur permettant de s’approprier les scènes bibliques représentées.
À ne pas manquer
Vers 1520-1530 (coll. Fondation Roi Baudouin, inv. n°385)
Statue de saint Jacques le Majeur
Cette statue exceptionnelle, de style gothique tardif, est l’une des œuvres maîtresses du maître de Waha. Elle représente saint Jacques le Majeur en mettant l’accent sur ses différents rôles auprès des fidèles : le protecteur des pèlerins, mais aussi l’apôtre répandant l’évangile.
Son chapeau à bords relevés est orné d’objets devenus les emblèmes du pèlerinage à Compostelle : la célèbre coquille, la calebasse faisant office de gourde, mais aussi deux bâtons de pèlerin. Le livre placé sous le bras droit symbolise la bonne nouvelle que cet apôtre du Christ avait constamment à cœur de transmettre.
Au début du 16e siècle, le maître de Waha, demeuré anonyme, se distingue des ateliers de Malines et d’Anvers par un art plus spontané. Plus humbles, parfois naïves voire caricaturales, ses créations religieuses et hagiographiques (saints, papes et figures du christ) demeurent, aujourd’hui encore, bouleversantes et teintées d’une certaine tendresse. Elles ornaient autrefois les sanctuaires religieux des localités autour de l’atelier de Waha et témoignent des racines rurales d’une foi catholique traditionnelle.
Le style singulier du maître sculpteur se caractérise avec ampleur et brio par des visages extraordinairement expressifs, qui vous ne laisseront pas de marbre. Des arcades sourcilières à la courbe régulière surmontent souvent des yeux mi-clos aux grandes paupières au tracé accentué. Le corps drapé et le visage – au nez long et fin – sont asymétriques et allongés. La tête est tournée et inclinée, tandis que les épaules sont tombantes.
Envie d’en savoir plus ? Découvrez nos ouvrages sur cette collection et consultez nos horaires d’ouverture.