Réunissant une équipe pluridisciplinaire de spécialistes, le projet CROMIOSS, porté par la Société archéologique de Namur, soutenu par le Fonds Jean-Jacques Comhaire géré par la Fondation Roi Baudouin, s’est attaché, entre 2015 et 2018, à la réalisation d’études croisées en histoire et en sciences exactes sur les mitres et les ossements de l’évêque Jacques de Vitry, personnage étroitement lié à la constitution du Trésor d’Oignies.
Septembre 2015 a marqué le coup d’envoi de l’initiative avec l’ouverture du tombeau-reliquaire de Jacques de Vitry, inhumé à l’église Sainte-Marie d’Oignies, en province de Hainaut.
Les analyses scientifiques visaient, d’une part, à confirmer si les ossements inhumés à Oignies, en 1241, étaient bien ceux de Jacques de Vitry et, d’autre part, si les mitres appartenant au Trésor d’Oignies avaient effectivement été portées par l’évêque.
Les ossements datent du 12e-13e siècle et sont ceux d’un individu décédé à l’âge de 60 ans environ. Des doutes persistaient quant au sexe de l’individu – le bassin, l’os le plus différencié chez les individus masculins et féminins, est absent du squelette – mais ils ont pu être levés par les analyses génétiques : il s’agit bien du squelette d’un homme. À ce stade donc, rien ne prouve que la dépouille analysée n’est pas celle de Jacques de Vitry, évêque né entre 1160-1170 ou 1180, en Champagne, et décédé le 1er mai 1240, à Rome.
Les analyses ADN n’ont pas permis de confirmer l’appartenance des mitres à Jacques de Vitry mais ne corroborent pas la thèse inverse.
Les examens ont permis de contextualiser les mitres, d’en comprendre la provenance, la fabrication, les fibres, les pigments, les colorants utilisés etc. Dans la foulée, afin de garantir leur pérennité au sein du Trésor d’Oignies, elles ont également été restaurées.
Les ossements de Jacques de Vitry rejoindront quant à eux leur sépulture au sein de l’église Saint-Nicolas à Oignies le 29 avril 2019.