Depuis la mi-mai, l’étage du musée, qui était fermé depuis un an et demi, est à nouveau accessible aux visiteurs. C’est dans un espace entièrement rénové que l’incroyable collection de sculptures du 12e au 16e siècles a été réinstallée.
Outre un « simple » rafraichissement des espaces, c’est bien un souci de conservation qui a animé les esprits – restauration, dépoussiérage, soclage des œuvres, maitrise de leur environnement sont les maitres-mots de cette rénovation – tout autant que de médiation qui tient compte des recherches contemporaines. Si certaines pièces ne sont dorénavant plus visibles, d’autres ont rejoint les espaces, après plusieurs années d’absence.
Le nouveau parcours fait la part belle aux sculpteurs mosans de la fin du Moyen Âge, dont la production est parvenue à se démarquer des grands centres brabançons dominants, et met en lumière les liens qui existent entre eux, les influences des uns sur les autres et la réappropriation des modèles et des formes, du savant vers le populaire. Vous découvrirez l’œuvre de Maitre Balthazar, l’un des plus grands sculpteurs de la fin du Moyen Âge, actif à Liège, du Maitre du calvaire de Lesve, qui avait peut-être son atelier à Dinant, et du Maitre de Waha, qui a développé ses activités en Famenne. L’œuvre du Maitre de Gedinne et du Maitre des stalles de Nivelles, que les recherches récentes ont fait sortir de l’ombre, clôture ce tour d’horizon des œuvres sculptées sorties des ateliers de nos régions.
D’autres collections sont mises à l’honneur : des rondels, ce petit panneau de verre incolore, de format traditionnellement circulaire, peint à l’aide d’oxydes métalliques, qui a connu un formidable succès au nord des Alpes, et tout particulièrement dans les anciens Pays-Bas, du 15e au 17e siècles, ainsi que des affliges, ces grands médaillons de forme ronde, ovale ou trilobée, en cuivre, argent et vermeil, portés lors de processions et de cérémonies publiques et suspendus au cou au bout d’une chaine, par les doyens des corporations. La plus ancienne, celle des menuisiers, date de 1509.
Des outils numériques de médiation permettant aux visiteurs de percevoir toute la richesse et la finesse de ces pièces d’art seront installés dans les prochains mois, grâce au soutien du Fonds Pierre François Tilmon de la Fondation Roi Baudouin.
C’est un large éventail de la production artistique de nos régions que nous vous proposons de (re)découvrir, en toute autonomie ou lors d’une visite guidée.